La Chine s’appuie sur des considérations culturelles et historiques, les îles Spartly et Paracels étaient connues des Chinois depuis le deuxième siècle avant notre ère. Pékin fonde ses revendications sur une carte de 1947, établie par un nationaliste chinois inconnu, qui définit une zone appelée « la ligne à neuf pointillés », une vaste zone de la superficie de la mer Méditerranée. La Chine renforce ses revendications par la loi maritime du 25 février 1992 et place ainsi les îles Senkaku, les îles Paracel et les îles Spratly sous sa souveraineté.
Les Philippines s’appuient sur la délimitation de la zone exclusive économique et ont proclamé que huit îlots, baptisés Kalayaan « pays de la liberté », ont été découverts par un Philippin en 1956 et ne faisaient donc pas partie de l’archipel des Spratly.
Le sultanat de Brunei s’appuie sur la délimitation de zone exclusive économique mais n’a pour le moment jamais occupé d’îlot dans l’archipel des Spratly.
La Malaisie s’appuie sur la définition du plateau continental et revendique les îlots de l’archipel des Spratly situés au large de Kota Kinabalu.
Le Vietnam s’appuie sur la définition du plateau continental. Hanoi estime qu’il a hérité des îles Spratly et Paracels, en raison des droits exercés par l’empire d’Annam (Ancêtre de l’Etat du Vietnam) puis par la France coloniale. Le gouvernement a fourni des preuves archéologiques de ces faits historiques.
Iles Senkaku, îles Diaoyu pour la Chine
C’est un archipel de cinq petites îles inhabitées en mer de Chine orientale, à 600 km au sud d'Okinawa. Le Japon, la Chine, mais aussi Taiwan, en revendiquent la souveraineté depuis qu'une étude américaine en 1969 a révélé que la zone est riche en gaz et hydrocarbures. Le Japon a annexé les Senkaku en 1895 après la Première Guerre sino-japonaise. Les îles ont été placées, après la Seconde Guerre mondiale, sous le contrôle des Etats-Unis avant d'être restituées au Japon en 1972, au terme d'un accord qui ne les mentionne toutefois pas explicitement. Une des îles appartient au gouvernement nippon, les quatre autres à la famille Kurihara qui les a acquises au début des années 70. La tension est montée le 5 septembre 2012 entre Tokyo et Pékin, depuis la vente au gouvernement nippon des îles détenues par la famille Kurihara.
Îles Pratas, îles Dongsha pour la Chine
Les îles Pratas forment un atoll situé à 850 km au sud-ouest de Taipei et à 350 km au sud-est de Hong Kong. Elles sont sous contrôle de Taiwan depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon a abandonné toute revendication en signant le Traité de San Francisco en 1951. La République populaire de Chine en réclame la souveraineté au même titre que les îles situées le long de ses côtes. La position des îles est stratégique, elles se situent sur la route maritime la plus fréquentée du monde, reliant l’océan Indien à l’océan Pacifique. Elles sont aussi riches en gaz, pétrole et ressources halieutiques. En janvier 2007, les récifs de l’unique île émergée obtiennent le statut de Parc national mais un contingent de soldats taiwanais est toujours présent et du matériel militaire lourd y est stocké.
Îles Paracels, îles Hoang Sa pour le Vietnam, îles Xisha pour la Chine
Cet archipel de 130 îlots coralliens inhabités se situe à environ 170 milles marins (314 km) de la ville côtière vietnamienne de Da Nang et de l'île chinoise de Hainan. Il est occupé par la République populaire de Chine depuis 1974 et revendiqué par le Vietnam. Les deux pays se disputent la zone en raison de ses eaux poissonneuses et de ses potentiels gisements de pétrole. Pékin y a installé en 1988 une base aéronavale.
Le récif de Scarborough, Huangyan Dao pour la Chine, Panatag Shoal ou Bajo de Masinlóc pour les Philippines
Le récif de Scarborough revendiqué à la fois par Manille et Pékin est situé au nord de l’archipel des Spratly et à 140 milles (230 km) à l’ouest de la principale île des Philippines, celle de Luçon. La Chine invoque des considérations historiques et s’appuie sur une carte de 1279 de la dynastie des Yuan [1234-1368] englobant le récif dans son territoire. Les Philippines estiment que les hauts fonds du récif se situent dans sa zone économique exclusive de 200 milles, et que sa souveraineté est à ce titre incontestable. La zone est très convoitée pour la pêche et des gisements de pétrole se trouveraient dans ses fonds marins.
Iles Spratly ou Spratleys, Iles Nansha' pour la Chine, Nānshāqúndāo, Quần đảo Trường Sa' pour le Vietnam, îles Kalayaan pour les Philippines
L’archipel des Spratly est composé de 180 îlots et récifs coralliens inhabités (36 demeurent émergés à marée haute), définis comme écueils selon la Convention de Montego Bay de 1982, ce qui les exclut de toute zone exclusive économique (ZEE). La Chine, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taiwan se disputent leur souveraineté en raison de leurs richesses en pétrole, gaz et ressources halieutiques. Depuis 1973, ces six pays mènent une politique d’occupation de ces îlots avec des constructions sur pilotis pour détourner l’article 121 de la Convention. L’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), dont tous les Etats riverains de la mer de Chine sont membres, à l’exception de la Chine et de Taiwan, a instauré un dialogue qui a débouché sur l’adoption en 2002 d’un code de conduite et d’une déclaration en 2003, interdisant toute nouvelle construction sur les Spratly.Eaux intérieures
Les eaux intérieures sont comprises entre la terre et la laisse de basse mer (ligne de base normale) et incluent notamment les estuaires, les ports, les baies. La laisse est l’espace entre la marée haute et la marée basse sur un littoral. Généralement, la laisse de basse mer constitue la ligne de base. C’est à partir de la ligne de base qu’est calculée la largeur des autres zones maritimes. La souveraineté de l’État côtier y est totale.
Eaux territoriales
Chaque État a le droit d’établir une zone militaire jusqu’à 12 milles marins (22 km) de son littoral. Dans ces eaux, l’État possède tous les droits mais doit laisser le passage inoffensif aux embarcations étrangères qui ne menacent pas sa sécurité.
Zone contiguë
La zone contigüe s’étend sur 12 miles au-delà des eaux territoriales. L’État possède des droits de douane ou de police.
ZEE
La zone exclusive économique (ZEE) donne le droit d’exploitation économique jusqu’à 200 miles (370 km) du littoral. Les rochers arides et inhabités ne sont pas considérés comme des îles et n’ont donc pas de ZEE.
Plateau continental
La zone du plateau continental comprend les fonds marins et leur sous-sol au-delà de la mer territoriale ou jusqu'à 200 milles marins (370 km) du littoral. Cette zone peut s’étendre jusqu'à 350 milles marins (648 km) avec l’accord de la Commission des limites du plateau continental. L’État côtier dispose de droits souverains relatifs à l’exploitation et l’exploration des ressources naturelles du plateau continental si celui-ci existe géologiquement.